A la Poste : le service en question

Peu d'entre nous ont le souvenir précis d'une distribution du courrier faite par des facteurs comme celui-ci. A cette époque, les préposés accomplissaient un devoir quasi-sacré et le courrier devait être acheminé dans les moindres délais à pied, à cheval ou à vélo. Entretemps, les notions de rentabilité et son corollaire de productivité ont envahi la Poste et les délais ont augmenté. Rares sont les lettres ou les colis qui arrivent chez le destinataire dans les 24 h.

La pratique la plus mystérieuse se trouve cependant à MUTZIG où, depuis l'aménagement du nouveau bureau de Poste, il n'y a plus de boite aux lettres à moins de 150 m de la Poste. Si le client ne se présente pas aux heures d'ouverture, il ne peut pas expédier sa lettre puisqu'il n'y a pas de boite aux lettres sur la façade de l'immeuble pourtant bien dénommé "LA POSTE".

Il ne reste plus au client qu'à faire 150 m de plus pour déposer dans la boite aux lettres entre le patissier et l'opticien, son précieux courrier. Encore faut-il qu'il le fasse avant 9 h sinon le courrier ne part que le lendemain. Tant pis pour les expéditeurs et pour les destinataires qui souhaitaient peut-être se dire des choses aimables par la Poste interposée. A l'heure du TGV et de la fusée ARIANE, fleurons de la France, la Poste devrait se méfier de la concurrence (c'est pour bientôt) et d'Internet (c'est tout de suite).

Vous remarquerez sur la photo que la BANQUE POSTALE, elle, a trouvé les moyens de mettre son distributeur de billets en bonne place. Encore une affaire de gros sous ? Il ne nous reste plus qu'à espérer que l'administration postale trouve la solution pour installer la boite aux lettres tant désirée par les Mutzigeois.

Comments

[la pomme pourrie]

C'est vrai que pour la boite aux lettres, le détour à faire est très éclairant sur la mentalité de nos gestionnaires.
Mais pour le fonds, il y a une responsabilité collective très claire.
Déterminez qui est à la base du problème reviendrait à résoudre l'énigme de l'oeuf et de la poule. J'ai tendance à penser qu'on a les élus qu'on mérite.
Mais je n'oublie pas la manie de la dérèglementation et de l'ouverture à la concurrence à outrance.
Quand on ouvre à la concurrence, on évacue le problème de service public. Comment La Poste pourrait-elle continuer à assurer cette mission quand on lui pique la part juteuse de son magot. Facile pour les nouveaux venus de se la jouer plus beau qu'ils ne sont en se contentant de manger le caviar. Difficile pour La Poste de continuer à vivre avec une part du gateau de plus en plus light. Difficile surtout d'équilibrer des comptes.
Et surtout comment évacuer notre propre responsabilité individuelle. Les gens ne se retournent pas vers Internet par dépit. C'est La Poste qui doit trouver d'autres solutions pour vivre. Deux colis et dix lettres par jour ne suffisent pas à payer les salaires du personnel. Le problème est le même pour le petit commerce qui disparait, les lignes de train qui ferment. Tous contents quand on économise nos impôts, mais toujours prêts à raler quand les conséquences se profilent à l'horizon.
On marche sur la tête ma brave dame, La Poste qui fait la banque, les assurances qui spéculent, les banques qui vendent des téléphones, le gaz qui distribue de l'électricité et inversement, et j'en oublie.
Rassurez-vous, même vu de la plaine, nous ne sommes pas au bout de nos énervements. Les suivants sont mis en place en ce moment même au parlement. Ouverture des marchés électricité à la concurrence avec obligation de céder 25% de la production. Est-il normal que des intérêts privés viennent se sucrer sur de l'argent investi avec nos impôts ou nos factures. Et à l'arrivée, plus personne pour intervenir dans les coins reculés ou pour réparer les pannes en quelques heures.
Quel que soit l'avis de Bruxelles (qui au passage n'est jamais autant utilisé qu'en France comme bouc émissaire), nos politiques sont totalement légers et inconscients (pour rester correct)