Petite étude sur la manière de se saisir des problèmes.
Cette brave Myriam a failli inscrire dans le marbre son passage au ministère du travail en donnant son nom à cette funeste loi sur le droit du travail. On m'a dit qu'elle y aurait renoncé dès l'instant où Madame El Khomeri avait compris que le scénario qu'on lui proposait, était en fait l'histoire d'un saut en parachute, sans parachute.
Comment pouvez-vous croire que ces ténors d'une gauche où le débât était le sommet de leurs talents les plus revendiqués, se lancent dans la refonte du droit du travail sans recueillir l'assentiment de leurs troupes ? Il faut avoir perdu toute science, toute patience et toute élégance pour se précipiter ainsi dans cette aventure à un an d'une élection présidentielle. Et le casting, voyons ce casting : un président connu pour ses difficultés à décider, un premier ministre dont le doigté se mesure à la longueur de sa batte de base-ball, un champion de l'Economie qui espère depuis qu'il est ministre, démontrer qu'il a l'exclusivité du savoir et enfin, dans le rôle de l'ingénue, la plus jeune ministre du travail jamais vue.
Vous mettez tout ce monde autour d'une marmite où bouillonne depuis deux cents ans le vénérable code du travail et vous clamez haut et fort que "voilà la potion magique qu'il faut à la France". Quelle tragédie naissante pour ce bon peuple de France !
Avons-nous, tous, oublié que le succès des affaires - et donc l'emploi productif - ne tient pas à la satisfaction des besoins d'un client mais à une solide relation de confiance entre les partenaires économiques ? Confiance entre entrepreneurs et pouvoirs publics, entre patrons et salariés, entre ingénieurs et ouvriers, entre producteurs et contrôleurs, entre vendeurs et acheteurs. La pyramide tient debout lorsque chacun trouve son compte en toute justice.