Un tortillard en question
Comme s'il n'y avait pas assez de vrais problèmes en France, les médias s'étendent sur l'incompétence de Myriam El Khomri, cette toute jeune ministre du travail nommée par Manuel VALLS. Elle n'a pas su dire à Jean-Jacques BOURDIN sur BFMTV combien de fois un employeur peut renouveler un CDD (contrat de travail à durée déterminée).
Le péché n'est pas mortel sauf dans le microcosme parisien où élus et journalistes jouent au ping-pong. Pendant ce temps, les français se demandent de quoi sera fait leur avenir. Un chômage qui est à un niveau record, des seniors abandonnés dans l'oubli, des jeunes que l'on dit sans expérience donc peu productifs et au milieu de tout cela un gouvernement qui tatonne dans la pénombre d'un pays - la France - qui cherche une sortie de crise honorable.
L'erreur a été commise par Myriam El Khomri sur une antenne majeure à une heure de grande écoute mais la responsabilité de ce cafouillage revient à François HOLLANDE et à Manuel VALLS qui confient à ce ministre débutant le vaste chantier de la lutte pour le plein emploi. Face à une difficulté importante qui a fait fuir le précédent ministre du travail, ancien et nouveau maire de DIJON (REBSAMEN), il aurait fallu choisir une personnalité de grande expérience, dotée d'une forte notoriété, capable de parler aux patrons et de discuter avec les syndicats, même s'ils sont maigrichons en France parce que très fragiles sur leurs bases.
Pourquoi le président de la république met-il à la tête du train de l'emploi une petite locomotive digne d'un tortillard ? Pourquoi n'a-t-il pas confié cette responsabilité à un professionnel capable de piloter un train à grande vitesse ? Tout simplement parce que les éventuels ministres du travail potentiellement candidats n'ont pas voulu prendre ce risque à 18 mois de l'échéance présidentielle. Ne pas confondre courage et témérité. Rattraper en quelques mois, trois ans et demi d'hésitations et de fausses manoeuvres, ce n'était guère tentant pour une personnalité apte à renverser la tendance, c'est à dire à bousculer une politique passéiste et secouée entre les tendances divergentes de la gauche en France.
Tant qu'à faire, une jeune femme ambitieuse, intelligente, ayant des origines sud-méditerranéennes ferait bien l'affaire, ont dû se dire François et Manuel. Pendant ce temps les français désespèrent, jeunes ou moins jeunes ne voient pas le bout du tunnel, des familles s'installent dans le chômage développé dans notre pays par un "président normal" ! Aucun président n'avait eu de résultats aussi minables que celui-ci.