Tunisie, Egypte : s'en sortir par le haut !

Il est facile d'en convenir : la Tunisie et l'Egypte ont courageusement mis fin à des dizaines d'années d'oppression. C'est sans doute parce que la situation chez eux n'était pas la plus catastrophique, que ces révolutions ont pu se faire avec un nombre limité de victimes lorsqu'on les compare avec la Révolution française et celle qu'a connue la Russie.

Cependant, les parallèles ne s'arrêtent pas là puisque ces mouvements populaires doivent être suivis d'une amélioration dans les deux pays : plus de liberté, plus de démocratie, une organisation de l'état capable de répondre aux aspirations des peuples, une organisation économique qui favorise la création de richesses et l'emploi, puis la justice par une meilleure répartition des richesses, une adaptation des lois aux exigences profondes des hommes et des femmes qui souhaitent prendre en mains leur destin et celui de leurs enfants. Le progrès attendu concerne aussi la santé publique, l'éducation des jeunes mais aussi des adultes qui sont très souvent en retard.

Bref, rien n'est perdu mais tout est à reconstruire. Cette évidence peut être étendue à de nombreux pays d'Afrique et du Moyen-Orient. C'est très compliqué surtout lorsque le pouvoir politique est souvent confisqué par les religieux. Comment faire bouger les choses pacifiquement ? Je ne vois pas d'autres solutions que le soulèvement populaire puisque la démocratie est souvent balbutiante et la société peu structurée.

Mais lorsque les potentats ou les despotes sont déposés, comment faire pour s'affranchir de plusieurs décennies de tâtonnements et de paralysies ? Comment faire lorsque les anciennes puissances coloniales ont gâché tant de bonnes intentions ?

Je pense sérieusement à une initiative internationale, à la création d'une agence sous l'égide de l'ONU. Nous connaissons déjà l'UNICEF dont l'objectif est la protection et la formation des jeunes du monde. Nous pourrions créer une agence internationale sur le même modèle qui proposerait aux pays émergents, aux pays neufs tentés par la liberté et la démocratie, un cadre de développement sur-mesure. Financée par l'ONU et les pays demandeurs, l'UNICOM (nom provisoire en attendant mieux) mettrait à la disposition des pays qui le demandent un aréopage de spécialistes dans les domaines qu'il faut. L'aréopage est une réunion de gens savants, particulièrement compétents. C'était aussi un ancien tribunal d'Athènes: il faudrait bien que l'UNICOM dispose de moyens de contrôles et de coercition.

Réfléchissons rapidement à tout cela afin que les révolutions pacifiques soient des démonstrations de l'intelligence des hommes.