Tunisie, Egypte, peut-on se réjouir ?

Lorsque la liberté gagne du terrain, c'est un jour de fête.
Lorsque la démocratie s'installe dans un pays, c'est un grand espoir qui nait.

Cependant, est-ce mon grand âge ? Serait-ce la sagesse ? Les évènements qui se sont produits en Tunisie, puis en Egypte, m'appellent à la prudence. Nous voudrions tous croire au miracle, apercevoir une renaissance de ces civilisations anciennes qui nous ont tant inspiré mais comment ignorer les réalités du terrain ?

A cause de leur régime politique et des usages locaux, aussi bien la Tunisie que l'Egypte souffrent gravement de l'absence d'une classe moyenne capable de relayer les apparatchiks au pouvoir. Un pouvoir confisqué durant trop longtemps étouffe les élites. Le guide a le monopole de la pensée et de la décision; il n'a besoin que d'une armée forte garante de l'ordre et d'une cohorte de fonctionnaires qui ne sont que des courroies de transmission, de transmission de ses ordres, à sens unique.

Une pyramide du pouvoir aussi simpliste est dangereuse pour un pays puisqu'il suffit de museler ou d'éliminer le guide pour que le pays soit livré, soit à l'armée, soit aux religieux (extrémistes le plus souvent). Pas d'élites, peu de classes moyennes signifie rapidement pas d'idées, pas de programmes d'avenir, pas d'espoir et à l'horizon pointent déjà les déceptions, les rancoeurs, le découragement du peuple et la misère.

Y a-t-il une solution ? Oui, nous y reviendrons au prochain article.