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11 octobre 2008

Méfaits du capitalisme sauvage

Lorsqu'il y a une crise sérieuse, il faut éviter de la vivre au rythme de trois journaux télévisés par jour (matin, midi et soir). La répétition d'une bêtise ne la rend pas moins sotte. Il est donc plus que temps que nous prenions le temps de nous assoir un peu pour réfléchir.

L'origine la plus proche de la crise actuelle est évidemment la démesure de quelques banques américaines dans le maniement du crédit, suivie par la recherche de bénéfices juteux des autres banques -même françaises- qui ont racheté de ces fameux "hedge funds" (créances pourries) qui rapportent bien mais manquent de liquidité. Cela aurait pu n'être qu'une bonne leçon pour ces institutions financières gourmandes et imprudentes mais les défauts d'un capitalisme débridé ont entrainé d'autres spéculations sur des actions dévalorisées qu'il était tentant de racheter à vil prix.

BNP-Paribas a acheté FORTIS, la Caisse de Dépôts et Consignations se renforce dans DEXIA, en Allemagne Hypo Real Estate est regonflée par la Bundesbank, et ainsi de suite dans de nombreux pays. La crise est bonne pour certains.

Bien sûr, les "Cac 40", "Footsie", "Dow Jones", "Dax", "Nikkei", wall_streetetc font grise mine. Les bourses en général perdent leur signification en tant qu'indicateur de la santé des économies nationales. Car enfin, nos industries n'ont pas déméritées, nos productions ne sont pas bonnes à jeter, nos chercheurs ne sont pas stériles, nos besoins de consommation ne se sont pas vaporisés. Non, tout cela est maintenant une question de confiance qui tient pour le grand public c'est à dire nous à ce qui se dit, aux promesses pas crédibles, à la langue de bois des décideurs, à la surenchère des journalistes.

Et, lorsque les "tireurs de ficelle" d'un capitalisme sauvage estimeront qu'ils ont fait leur bénéfice, ils cesseront de souffler sur les braises qui mettront alors un certain temps à refroidir, jusqu'à la prochaine fois. Des milliards auront changé de poche. Jadis, il aurait fallu une guerre pour le même résultat.

Ce qui serait bien, c'est que les dirigeants politiques, portés par l'émoi des peuples, aient le courage de prendre les décisions qui freineraient ces enchainements. Moraliser le capitalisme ! Est-ce possible ? Oui, pas avec des discours mais par des décisions courageuses qui empêcheraient ce jeu de quilles auquel se livrent les spéculateurs. Mais sauront-ils se mettre d'accord ? Faire leur devoir ? Les pressions sont rudes et, en démocratie, elles comptent beaucoup pour nos élus.

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Commentaires
I
En effet, la politique menée par certains dirigenat de la finance était plus qu'exagérée.<br /> Cette politique à haut risque a logiquement entrainé un éclatement de la bulle financiere, lié au surrendettement des ménages américains.<br /> <br /> Pas certain par contre que les états seront en capacités de faire face à la puissance des marchés financier.
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A
"L'origine la plus proche de la crise actuelle est évidemment la démesure de quelques banques américaines dans le maniement du crédit..."<br /> Si comme le disent les germanistes:"Schuster, bleib bei deine Leisten", les banques et autres acteurs à l' origine de la crise, s' étaient cantonnées dans leur domaine, sans vouloir tout mélanger, et avaient géré les fonds confiés "en bon pere de famille", je ne pense pas que tout ce bazar serait arrivé.<br /> De plus, je pense que la crise n' a pas fait que des victimes. J' en veux pour preuve le "tourisme immobilier" dans les villes sinistrées. Les organismes prêteurs ayant racheté les maisons pour une miette de pain ont revendu les mêmes au prix d' une grosse tranche, le reste de la miche étant mise au congélo pour "la suite".<br /> Bien fait pour eux si ils se "cassent la figure. Dommage seulement que ce soit le contribuable qui doive payer. Encore que je ne sois pas sûr que le Congrès aie décidé de faire passer le décret instituant le cautionnement (traduction du terme "bailout, pour ceux qui ne parlent pas l' anglais), si l' affaire du séminaire AIG à 400000 Dollars, avait été connue avant.<br /> <br /> "..spéculations sur des actions dévalorisées qu'il était tentant de racheter à vil prix..." encore aurait-il fallu disposer des finances nécessaires. Ce ne sont ni les petits revenus, ni les employés des sociétés en quesion (qui entre parenthese se retrouvent doublement punis: d' abord licenciement, ensuite économies disparues, vu qu' une plus ou moins grosse partie du salaire est versée en actions de la compagnie-employeur), qui pourront racheter les actions en question. Seuls les "très gros" auront les moyens.<br /> <br /> Quant à un assainissement de l' environnement, je pense que la seule solution serait d' exiger le remboursement des super-primes perçues, accompagné d' une procédure de "mise en faillite personnelle" des dirigeants concernés, avec confiscation des biens, lourde peine de prison, et interdiction à vie de travailler dans le secteur financier. <br /> Vu que leur attitude relève, soit d'une immagination criminelle fertile, soit d' une incompétence notoire. Ces gens-là n' ont rien à faire dans ce secteur,non?
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