Etre journaliste au 21ème siècle

Un monde qui évolue vite, une humanité en recherche de valeurs, le sens des responsabilités des médias et de la presse écrite en particulier, la course effrénée à l'audimat ou aux records de tirage, tout cela ne simplifie pas le travail des journalistes et ne le rend pas forcément estimable.

Il suffit d'être un lecteur assidu de notre quotidien régional pour s'en apercevoir tous les jours. "Pas grave" diraient les apprentis philosophes. Eh bien si ! Cette question est importante et le rôle social des journalistes est de plus en plus sérieux.

Bien sûr que les médias sont libres et que personne ne voudrait voir revenir la censure d'antan. Le pouvoir de censurer était exorbitant et ouvrait la porte à de nombreux abus. Il vaut mieux courir le risque des dérapages comme on en voit un aujourd'hui où un jeune journaliste des DNA se croit très malin de consacrer plus d'une demi-page du journal à une soirée qui a eu lieu à Molsheim. Photo suggestive à l'appui, il a décrit avec délectation une soirée de vente en réunion.

Cependant, il ne s'agissait pas de boites en plastique, ni de produits d'entretien, ni de bijoux dorés mais de pratiques sexuelles avec les ustensiles adéquats. La faute professionnelle de ce journaliste est de laisser croire que ces pratiques sont entrées dans les usages courants, qu'elles font partie d'un mode de vie largement partagé dans notre civilisation et que celui qui n'y adhèrerait pas, serait un fossile des temps anciens ou un "has been" en marge des modes.

Toutes les éclipses sont impressionnantes mais quand la bêtise et la bagatelle cachent la vertu et le courage de nos concitoyens, je m'inquiète et je proteste. Qu'aurait dit M. Jean-Jacques Kiehlholtz, ancien patron des DNA, à un journaliste qui aurait consacré quatre colonnes sur plus d'une demi page à un article tendancieux avec une photo digne d'une revue pornographique ?