La grève contre la crise
Une partie de la population française s'inquiète de l'évolution de la crise financière et économique que connait le monde. Même les 75 % de Français qui ne la ressentent pas du tout dans leur porte-monnaie, s'inquiètent de savoir de quoi sera fait leur avenir : devront-ils se serrer la ceinture ?
Un sondage du 30 janvier 2009 fait par OpinionWay pour "Le Figaro" et pour "LCI" nous indique que 71 % des 1 048 personnes interrogées disent que Nicolas Sarkozy fait preuve de détermination face à la crise et seulement 22 % des mêmes personnes estiment que la gauche ferait mieux.
Et pourtant, il y avait du monde dans les rues jeudi dernier. Les syndicats annoncent 2,5 millions de manifestants et la Police en a vu 1,08 millions dans l'ensemble du pays. Si on prend la moyenne de ces deux estimations, on peut tabler sur 1 790 000 manifestants. Cela fait 6,48 % de la population active du pays (chiffres de l'Insee selon méthode du BIT). On se rappellera qu'il y a 8 % de syndiqués en France. Les syndicats n'ont donc pas pu mobiliser tous leurs adhérents et très peu de non-syndiqués ont participé à ce mouvement.
Cela signifie que la plupart des Français ne voit pas dans une grève la solution aux inquiétudes. Et ils ont parfaitement raison.
Si la grève peut constituer une arme contre un patron ou un gouvernement qui ne veut pas négocier sur des décisions qu'il doit prendre, en revanche une grève n'a aucun sens lorsque l'adversaire est une crise internationale. Connaissez-vous beaucoup de démocraties modernes où l'on fait grève contre la crise ? Les syndicats français devraient expliquer mieux quels sont les enjeux. Ils auraient plus d'adhérents si leurs propositions étaient plus réalistes.