Sacrée salade : la recette reste mystérieuse
Les 505 millions d'Européens qui se réjouissent d'avoir à désigner leurs députés du 22 au 25 mai 2014, suivent les manoeuvres des différents groupes politiques de l'Union européenne. Pour certains, l'objectif n'est pas de faire avancer l'union mais de faire un bon score dans leur pays.
Les électeurs savent bien que cette construction voulue par Robert SCHUMAN et Jean MONNET au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, représente un bel exemple de démocratie grâce au Parlement Européen qui réunit 751 députés des 28 pays de l'union. La France y envoie 83 députés qui devront siéger à Strasbourg. Le parlement est la seule institution européenne élue au suffrage universel direct et possède, de ce fait, un poids extraordinaire parmi les démocraties mondiales. Il peut nous paraître que nos élus européens sont encore bien timides compte tenu de la population qu'ils représentent. Beaucoup d'entre eux ne s'impliquent pas encore assez. Cependant, ce sont les partis politiques nationaux qui construisent les listes de candidats et il peut y avoir de bien tristes conciliabules dans les mois qui précèdent l'élection européenne. C'est dommage car l'enjeu est énorme et il risque d'être masqué par des manoeuvres de politique locale.
C'est pour cela que je regrette la récente désignation comme tête de liste pour le "Grand Est" d'un syndicaliste CFDT fort peu préparé à ce poste. Il s'agit de M. Edouard MARTIN qui s'était fait connaître dans le combat à Florange contre un géant de l'acier (Arcelor Mittal). Tout le monde se souvient encore des invectives qu'il a lancées à la figure de Jean-Marc AYRAULT et des attaques rageuses qu'il destinait à François HOLLANDE. Mais tout cela est oublié et pardonné puisque le Parti socialiste lui fait des ronds-de-jambes pour qu'il accepte de figurer en tête de leur liste. Ils avaient pourtant une bonne tête de liste en la personne de Catherine TRAUTMANN, ancien maire de Strasbourg et député européen apprécié de ses pairs. Mais non, il fallait d'urgence calmer un syndicaliste bruyant.
Et l'Europe dans tout cela ! Que devient l'idée courageuse et généreuse des pères de l'Europe ? Soixante années de paix entre les pays membres de l'Union européenne, cela n'a pas de prix.
Une tête de liste a un rôle essentiel à jouer pour motiver les 380 millions d'électeurs. Ne jouons pas avec le feu car, dans le concert mondial, il faut que l'Union européenne parle d'une voix forte et assurée.