Gagné à la sueur de son front
Ce précepte ancien est à la fois un appel à la raison et un rappel à l'ordre. Lorsqu'on disait que "ceci a été gagné à la sueur de son front", on voulait souligner la démarche vertueuse... et honnête qui a permis tel achat ou tel enrichissement.
Aujourd'hui, la crise financière américaine qui atteint notre continent aussi, s'explique bien sûr par des mécanismes sophistiqués sur lesquels se penchent les meilleurs spécialistes des finances internationales. On parle de "subprime", on évoque des taux de solvabilité insuffisants de certaines banques, on chuchote qu'il y a ici ou là un manque de trésorerie dans ces banques ou des compagnies d'assurance. Le tout aboutirait par une sorte de fatalité à une crise de confiance des simples clients et nécessiterait que ces mêmes clients ou d'autres mettent leur main au porte-monnaie pour boucher les trous.
En réalité, la dérive que nous constatons aujourd'hui, je la rapprocherais volontiers de mon premier paragraphe ci-dessus. Beaucoup de gens importants: banquiers, financiers, assureurs, traders, décideurs politiques et autres ont oublié que, seul, l'argent gagné à la sueur de leur front possède une valeur réelle.
Un menuisier qui fabrique une chaise, peut la vendre et faire son bénéfice. Un intermédiaire qui achète une matière première et la revend huit jours plus tard sans avoir vu la marchandise et sans y toucher, ne mérite pas de faire un gros bénéfice.
Que dire d'un banquier qui tire un bénéfice anormal d'un crédit immobilier qu'il a "vendu" à un emprunteur sans lui expliquer quelles conséquences auront les indexations du taux d'intérêt sur les mensualités ?